Maignelay (Maignelay-Montigny)

Église Sainte Marie-Madeleine

L’Église Sainte Marie-Madeleine de Maignelay a été bâtie de 1498 à 1516 par Louis d’Halluin, premier seigneur de sa lignée qui ait résidé à Maignelay.

autel de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Maignelay

Il en aurait donné le plan avant de partir suivre Charles VIII pour les guerres d’Italie. Au retour, il fut si mécontent de l’ouvrage qu’il voulut le faire démolir ; il trouvait le chœur trop petit, la voûte trop basse. Pourtant, il fit achever la construction par Vast, de la famille des architectes de la cathédrale de Beauvais. L’originalité de cette église provient des quatre éléments architecturaux ou décoratifs suivants : son porche, ses voûtes, son retable et ses deux chapelles superposées.

intérieur de l'église de Maignelay
porche de l'église de Maignelay

Le Porche

En saillie, il se compose de trois arcades disposées en trapèze, disposition originale et peu fréquente, qu’on retrouve à Saint Maclou de Rouen et Saint Germain d’Argentan (Orne).

Les arcades sont presque plein cintre, forme à nouveau prisée par la Renaissance. Elles sont chargées de pampres et de festons et couronnées par une balustrade à jour. Ce porche comportait des statues, détruites à la Révolution, et des scènes peintes dont il ne reste aucune trace.

On peut penser que ce porche fut conçu comme une entrée monumentale, sorte de « dais d’accueil » destiné à accueillir Louis d’Halluin, ancien maître des cérémonies du Roi, en Italie, à la manière somptueuse et solennelle des cours italiennes de la Renaissance (d’après Patrick Ansar).

détail de la voûte du choeur
voûte du chœur

Les Voûtes

Celles du chœur, notamment, sont peut-être uniques en France par l’abondance et le symbolisme de leur décoration (festons, entrelacs, nervures, bâtons croisés et médaillons…) qui va bien au-delà du simple décor floral ou architectural.

Depuis l’arc triomphal, barrant l’entrée du chœur, jusqu’à l’abside, les arcs-doubleaux sont décorés de niches sculptées et peuplées de statuettes évoquant une double marche triomphale et progressive : vers l’ordre divin, d’abord, à travers la représentation des Pères de l’église, des Prophètes, des Saints et des anges … puis vers l’ordre royal, avec la présence de blasons et d’écus appartenant à la famille d’Halluin, pour se terminer par la représentation de cordelières, d’hermine, de porcs-épics et de lys, emblèmes du royaume de France sous Louis XII et Anne de Bretagne.

vues depuis la chapelle haute
vues depuis la chapelle haute

Le Chœur

si abondamment sculpté et séparé à l’origine du reste de l’église par un jubé, était destiné à être le sanctuaire de la famille d’Halluin où reposent effectivement certains de ses membres. Les clés de voûtes pendantes du chœur, qu’on pouvait comparer à des stalactites, ont été coupées, sans doute pendant la Révolution et son lot de destructions, peut-être à cause de leur poids et de l’obscurité qu’elle provoquaient dans l’église ; elles portaient des statues sous des dais dont il ne reste plus que la coupole. Enfin sur les clés de voûte de la nef on relève les chiffres de Louis d’Halluin et de son épouse, Anne de Ghistelle, bâtisseurs de l’église.

le retable vandalisé en 1973
retable vandalisé

Le Retable

Il fut classé par arrêté du ministère de l’Instruction Publique et des Beaux Arts en date du 14 juin 1893.

Avant qu’il ne soit saccagé au cours du vol des 27 et 28 décembre 1973, le retable de l’église Sainte Marie-Madeleine était considéré comme l’un des plus importants et des mieux conservés. Il comportait dans sa partie supérieure trois grandes scènes sculptées ; le portement de la Croix, le crucifiement et l’ensevelissement.

Au dessous, on distinguait cinq petites scènes sculptées, de gauche à droite ; l’Annonciation, la Nativité, la Circoncision, l’Adoration des Mages, et l’arbre de Jessé. Enfin, cette œuvre sculptée d’une très grande richesse était fermée par quatre grands volets peints et deux plus petits pour la partie haute, représentant des scènes de la vie de Jésus.

Quelques sculptures découpées et volées ont été retrouvées en Belgique en 1990 chez un antiquaire et ont été rachetées par la commune avec l’aide du District, du Département, de l’Évêché et du Ministère de la Culture.

En savoir plus sur ce remarquable retable : site de la Société Historique de Maignelay-Montigny

chapelle basse
la chapelle basse

Les Chapelles superposées

On peut remarquer enfin, à gauche dans le chœur, les deux Chapelles superposées du Château qui s’ouvrent du côté de l’Évangile ; celle du bas comporte une cheminée monumentale aux armes de la famille de la Rochefoucauld, propriétaire du château du XVIIIe et XIXe siècles. A l’origine, la chapelle seigneuriale était la chapelle haute, reliée au château par une passerelle aérienne, c’est elle que l’on aperçoit, avec une grille, au-dessus de la chapelle basse. Toute cette partie de l’église est probablement la plus ancienne, construite dès 1488 sur les restes d’une église primitive plus ancienne.

blason de la famille Borghese - voûte de la chapelle basse
blason de la famille Borghese – voûte de la chapelle basse – polychromie du XIXe siècle

D’après le site de la commune

Société Historique de Maignelay-Montigny


Au centre du village, sur la place du Général de Gaulle :

salle La Madone, place du Général de Gaulle à Maignelay-Montigny

La salle paroissiale La Madone accueille la messe du jeudi à 18h30, le catéchisme des enfants ainsi que diverses activités.

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